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Une semaine, des bières – 21/2010

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Greene King IPA « Export Strength »


On pourrait bien se demander pourquoi j’ai choisi cette bière. Greene King, c’est une énorme brasserie anglaise, disposant d’un catalogue de marques étoffé et de parts de marchés importantes au Royaume-Uni. N’ayant jamais goûté de produits du groupe, j’abordais cette bière sans a priori. De plus, j’avais, le soir de la dégustation, envie d’amertume, l’IPA semblait donc tout particulièrement indiquée.
Dans le verre, le liquide est ambré, la mousse fine. Elle exhale des notes houblonnées, mais rien de très puissant. En bouche, c’est plutôt crémeux, avec une attaque maltée légèrement caramélisée. On se demande assez vite où est passé le houblon. Il ressurgit naturellement sur la fin, sans s’imposer brutalement. Si le goût général de cette bière est correct, elle me semble manquer de caractère, et illustre peut-être plus ce que j’attends d’une bitter à l’anglaise que d’une IPA, même si, entre cette dégustation et celle de la St Peter’s IPA, je comprends bien que l’IPA anglaise est très différente de sa cousine américaine.
Globalement décevante, sans être franchement mauvaise.


Young’s Special London Ale


Autre bière anglaise dégustée cette semaine, de la brasserie Wells & Youngs. Là encore, c’est sans idée préconçue que j’ai débouché la bouteille. Robe ambrée, reflets dorés, fine couche de mousse persistante, rien d’étonnant pour une ale forte. Le nez est léger, on y retrouve du malt mais aussi des agrumes et une touche de houblon. En bouche, c’est doux et caramélisé, on retrouve ce petit côté acidulé des arômes, et évidemment la saveur des houblons utilisés, conférant à cette bière une franche amertume une fois l’aspect sucré dissipé.
Bien équilibrée, plutôt réussie, c’est une bonne représentante de ce style.


Brasserie du Pays Flamand Anosteké


La Brasserie du Pays Flamand, c’est une petite brasserie française, située dans le Nord, non loin de la frontière belge comme son nom l’indique. Elle est encore jeune, les deux brasseurs Olivier Duthoit et Mathieu Lesenne l’ayant fondée en 2006. et qui livrait jusque là la gamme des Bracine. Je n’avais goûté qu’à la blonde et l’ambrée de la gamme. A l’image de tant de bières françaises, celles-ci ne m’avaient pas laissé un souvenir impérissable, manquant du chien qui fait la magie des plus belles bières belges du genre. Pourtant, l’annonce de la sortie de leur nouvelle création, l’Anosteké, ne m’avait pas laissé indifférent : à l’instar de ce que commencent à produire d’autres brasseries françaises, cette bière annoncée comme fortement houblonnée semblait plus viser la clientèle avertie.
Ma première rencontre avec l’Anosteké se déroula lors d’une séance de dégustation organisée en partenariat avec la brasserie à la Cave à Bulles, très bien partie pour devenir la cave à bières incontournable sur Paris grâce à sa sélection éclectique et pointue.
Je savais à peu près à quoi m’attendre : une bière houblonnée aromatique (du fait de la présence du houblon Cascade), mais ne versant pas dans l’ultra-puissance des IPA américaines à la Ruination par exemple, mais plus proche de la Chouffe Houblon ou de la Carolus Hopsinjoor.
Et effectivement, c’est une bière très agréable à boire, effectivement fort houblonnée donc plutôt amère, très aromatique, tirant légèrement sur les fruits exotiques, que dont le côté finement doux, sucré permet d’équilibrer de belle façon. Elle tient largement tête aux deux bières citées plus haut, et j’imagine déjà essayer de m’organiser une petite dégustation horizontale de quelques bières de cette variété que l’on pourrait qualifier d’IPA européenne, qui a le vent en poupe et et qui a fourni de belles réussites ces dernières années.


Cantillon Lou Pepe Gueuze 2007

Peu de choses à dire de cette gueuze, c’est un grand classique d’un des brasseurs les plus renommés au monde. Elle n’est constituée que de lambics de deux ans d’âge (d’où la présence d’un millésime), vieillis en fûts utilisés précédemment pour le vin. Ceux-ci n’étant pas suffisamment chargés en sucre pour produire l’effervescence souhaitée, Cantillon y ajoute une liqueur sucrée, ce qui place donc cette gueuze un peu à part.
Et ceci se ressent en bouche. C’est un breuvage complexe, qui rappelle inévitablement les meilleurs cidres, mais apporte également son lot d’arômes et saveurs propres. Elle exhibe par ailleurs un niveau de gaz carbonique important (pour une Cantillon), et reste somme toute peu acide par rapport à ce que produit plus généralement le brasseur. Elle est donc plutôt équilibrée, mais peut-être légèrement trop sucrée à mon goût.
Cependant, ce millésime est encore très récent, un vieillissement prolongé en bouteille me semble donc tout particulièrement indiqué.

Mikkeller It’s Alive!

Ah, Mikkeller, encore un nom dont la simple évocation fait saliver le moindre amateur de bières… Encore faut il pouvoir se procurer la production de Mikkel Borg Bjergsø. Ce brasseur a lancé Mikkeller aux côtés de Kristian Klarup Keller en 2006, et immédiatement acquis une renommée internationale. Son acolyte ayant choisi de privilégier sa carrière de journaliste l’année suivante, Mikkel reste depuis lors le seul homme à bord. Le style de la brasserie fait directement écho à ce que l’on trouve aux Etats-Unis : bières extrêmes et expérimentation en tous genres sont au programme, même s’il reste de la place pour des breuvages plus classiques. En revanche, ce qui est moins commun, c’est que Mikkeller est itinérante, l’artisan brassant en effet ses bières dans différentes brasseries de par le monde.
Celle qui nous intéresse aujourd’hui, comme beaucoup d’autres de la gamme, fut brassée chez De Proef en Belgique. L’idée sous-tendant la création de la It’s Alive était celle d’une réponse et d’un hommage à Orval, l’une des bières trappistes les plus connues.
Après avoir péniblement extrait le bouchon plastique du goulot de la bouteille, je peux enfin découvrir cette bière. Ambrée, avec de jolis reflets dorés et une abondante mousse blanche, ses arômes de levure et de houblon évoquent également les fruits exotiques comme la mangue. C’est d’ailleurs cette dernière impression qui frappe le palais, combinée à la sensation de douceur (probablement due au sucre candy) et acidulée. En bref, c’est presque un bonbon ! Mais les choses évoluent ensuite rapidement, les houblons se faisant sentir. Ils sont décemment aromatiques, et confèrent à It’s Alive sa forte amertume, qui dure, dure, dure… Les 8% d’alcool se font sentir sans que ça soit déplaisant. Dans l’ensemble, c’est une bière particulièrement agréable à boire, sans se presser. Elle a beaucoup de choses à offrir, mais plus dans le registre du plaisir immédiat que dans celui d’une complexité inextricable, ce qui me va très bien. Pour être tout à fait pédant, j’aurais pu parler de la présence des brettanomyces, ou des variétés de malt et de houblon utilisées, mais je ne sais pas les reconnaître…
Bref, ce fut probablement ma meilleure bière de la semaine !

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